Quel avenir pour le SEO face à l’IA ?

Le SEO (ou référencement naturel sur les moteurs de recherche) est en pleine évolution suite à l’explosion de l’Intelligence Artificielle auprès du grand public fin 2022. L’arrivée de ChatGPT a en effet bouleversé les pratiques sur les contenus des sites internet.

Et désormais, les Gafam, en particulier Microsoft avec OpenAI et Copilot sur Bing, se battent pour intégrer cette révolution technologique dans leurs moteurs de recherche respectifs.

Alors, à quel impact faut-il s’attendre sur le SEO ? Les bonnes pratiques vont-elles changer ? Le SEO a-t-il encore de beaux jours devant lui ou va-t-il laisser sa place à l’IA et à ses assistants, bots et chats ?

Je vous livre ici mon analyse en argumentant avec quelques chiffres.

L’intelligence artificielle : une révolution du contenu

La génération de textes

L’arrivée des LLM (Large Language Models) ou grands modèles de langages comme GPT3 change complètement la donne en matière de rédaction web. En effet, ces intelligences artificielles génératives (ou GenAI) produisent des textes désormais parfaitement lisibles par un humain et cela à grande vitesse.

Même si quelques problèmes persistent comme la répétition de certaines expressions ou de certains patterns, la production de certaines informations fausses, et l’hallucination du modèle qui lui fait inventer des choses inexistantes, les modèles se perfectionnent très vite et pourront sans doute à l’avenir produire des textes d’une qualité encore supérieure.

Cela veut-il dire que le métier de rédacteur web va disparaître ? A mon humble avis, il va surtout changer radicalement. Evidemment, il y aura moins de rédacteurs web qu’auparavant. A quoi bon en effet payer des rédacteurs web offshores à Madagascar si un robot peut faire aussi bien voire mieux qu’eux à moindre coût ?

Cependant, les rédacteurs web subsisteront car l’IA n’est qu’un outil. Pour écrire de bons articles, il faut aussi de la véritable intelligence : l’intelligence humaine. Le but sera alors de bien maîtriser les prompts et de corriger les phrases et informations produites artificiellement quand elles ne sont pas correctes.

Le SEO pourra donc produire du contenu adapté aux moteurs de recherche beaucoup plus facilement. Il pourra automatiser de nombreuses tâches comme la description de produits pour les sites e-commerce. En cela, le métier change. Ce sera aux responsables SEO de mettre en place cette utilisation de l’IA dans les process des boutiques en ligne. Mais il faut garder à l’esprit que cela nécessitera toujours une validation humaine en bout de chaîne pour éviter les déboires possibles avec la technologie.

La génération d’images

Ce qui se passe pour la génération de texte, se passe également avec la génération des images. En effet, Dall-E et Midjourney notamment proposent déjà des images extrêmement bien réalisées et tout à fait valables à titre d’illustration sur un site web ou sur les réseaux sociaux.

Même si là encore, quelques problèmes persistent comme la représentation des mains et des doigts chez les humains, parions que les prochains modèles sauront s’améliorer et proposer des photos réalistes qui pourront tromper tout le monde.

Et là encore, le SEO sera en pointe pour utiliser ces nouvelles technologies, en particulier pour la vente sur les e-commerces. Les produits pourront ainsi être visualisés dans différents contextes avec des photos qui ne coûteront presque plus rien, et ce sera une révolution complète.

La génération de vidéos

Enfin, la vidéo n’est pas en reste. Il existe déjà de nombreux services (Synthesia, Vidnoz, Heygen…) qui proposent de créer des vidéos commerciales avec un avatar IA qui prononce le texte que vous lui donnez avec des mouvements des lèvres extrêmement précis.

Mais cela va plus loin. Déjà, des vidéos sont créées à partir d’un prompt, et donc d’un texte que vous fournissez à l’IA. En témoigne les vidéos de Sora, IA de Google dédiée à la vidéo, particulièrement bluffantes de réalisme, même si elles ne durent que quelques secondes pour l’instant.

L’intégration de l’IA aux moteurs de recherche

Les moteurs de recherche ont bien compris l’utilisation qu’ils pouvaient faire de l’IA, pour devenir, comme ils le souhaitaient, de véritables moteurs de réponses. Ainsi, ils intègrent désormais leur intelligence artificielle à leurs produits de Search. D’autant plus que les IA, pourraient, s’ils ne les intègrent pas, devenir leurs concurrents. Ainsi, d’après une étude de Gartner, la recherche sur les moteurs pourrait baisser de 25 % d’ici 2026 à cause des chats conversationnels.

L’intégration de Copilot à Bing

Ainsi Microsoft a-t-il récemment incorporé Copilot à Bing. De plus, l’astuce marketing est allée un peu plus loin, puisque, pour utiliser le robot conversationnel, il vous faudra également utiliser le navigateur de Microsoft Edge.

Si vous lui posez une question, le robot vous répondra avec un court texte en insérant des notes avec des liens vers des sites que vous pourrez ensuite consulter pour plus d’informations. Mais l’idée est bien là : réduire au maximum les efforts des internautes et par conséquent la visibilité des sites internet et leur trafic.

Les éditeurs pourront-ils survivre à ça ? Le problème est celui du serpent qui se mord la queue. Car le contenu produit par IA risque de ne plus être visible à cause de l’IA. Et si l’IA ne peut plus s’abreuver de contenu, alors, elle disparaîtra à son tour.

L’intégration de Bard – Gemini à Google pour la Search Generative Experience

Pour répliquer à Bing, et pour rester dans la course, Google a développé l’IA Bard, puis Gemini qui désormais est intégrée à son moteur de recherche depuis janvier 2024.

Ce que Google appelle la SGE (Search Generative Experience) prend encore plus de place par rapport aux résultats organiques comme si le SEA ne suffisait pas. Mais cela pose d’autres problèmes comme le changement du business model de Google. Ainsi prévoient-ils bientôt un paywall. Car en effet, si l’IA prend la place de la publicité, comment Google générera-t-il plus de revenus ?

De plus, un autre problème subsiste : le coût de l’IA pour Google qui répond à des milliards de requêtes. En l’état, il leur est impossible d’incorporer de l’IA sur toutes les requêtes, en particulier sur les requêtes locales qui tendent à être de plus en plus nombreuses.

Au final, on peut dire que l’IA pose de nouveaux défis tant aux moteurs de recherche qu’aux responsables et consultants SEO de tout poil. Bien malin celui qui saura ce que nous réserve l’avenir, mais une chose est sûre : le métier de SEO va évoluer avec l’utilisation que les moteurs de recherche feront de l’IA.

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